Les 5 questions à

5 questions à Felix kudelka

14 mars 2012
Bonjour à tous,
Aujourd’hui, j’ai souhaité poser « 5 questions à » Félix Kudelka, l’un des rédacteurs et administrateurs du blog La countea et de la page facebook Countea de Nissa, qui ont, tous deux vocation, à diffuser toutes les informations qui concernent le comté de Nice.
1. Depuis quand habites tu Nice ou sa région ?

Je suis né à Nissa et j’y ai grandi. A 18 ans je suis parti étudier à Aix et j’ai vécu quelques années à l’étranger. Une partie de ma famille en provenance des pays de l’Est est arrivée en ville à la fin des années 20, une autre est ici depuis un peu plus longtemps 🙂  mais hors du Comté puisque roquebrunoise.  Nice est une ville qui donne des racines à qui le souhaite, c’est une grande chance car au final peu de régions à forte identité sont aussi ouvertes. S’il ne suffit pas d’être né à Nice pour être « niçois », il faut faire corps avec la ville, avec sa culture, son histoire, sa langue … pour en faire véritablement partie. Notre ville est schizophrène, il y a Nice, la Riviera, le superficiel etc. et Nissa qui est une réalité bien plus complexe. L’histoire récente de Nice, son fort développement, son « massacre à la bétoneuse » au cours du siècle passé ont fait que ces deux mondes se superposent sans forcément se rencontrer encore aujourd’hui. J’en profite pour saluer l’excellent travail de l’association Nissart Per Tougiou, et de sa maison culturelle niçoise,  qui proposent des cours de langue, de cuisine, de danse, de polyphonies …  Tout le monde y est le bienvenue et grâce à son action, elle oeuvre véritablement au renouveau du lien social à Nice et dans le Comté.
2. Un coin préféré ?
La Countea est un endroit merveilleux, difficile de se contenter d’un lieu. En ville j’aime le port où j’ai grandi et la Place Garibaldi où j’ai la chance d’habiter. C’est encore un village et j’arrive toujours à parler nissart avec tous mes commerçants de proximité. Je monte le plus souvent possible dans nos montagnes et nos vallées pour y pêcher la truite et cueillir des herbes ou des champignons. Idéalement je rêverai de passer tous mes week end au village, voire y vivre pourquoi pas un jour! Je supporte de plus en plus difficilement les étés en villes, je ne la reconnais plus, c’est particulièrement violent. Entre septembre et juin, c’est le paradis, en juillet – août l’enfer. A l’image de sa géographie, de son climat, de ses habitants, Nissa reste une terre de contraste!
3. Une spécialité niçoise adorée ?
J’ai eu la chance que ma grand mère m’initie très jeune à la cuisine niçoise, je sais donc préparer la pissaladièra, li raioli, la daube, la vraie salada nissarda etc. J’ai une affection toute particulière pour les barbajuan,(ravioli fris, farce de courge, blette, parmesan etc.) spécialité de Roquebrune que l’on retrouvent parfois à Nissa et dans le Comté. J’ai vécu un petit moment aux Etats-Unis, ma machine à ravioli était dans mes bagages !
4. Un mot/expression favori en Nissart ?
« Laissa mi lou pantaï! » Pantaï est un mot nissart dont la signification est un subtil mélange de rêve et de fantaisie… à lui seul je trouve qu’il défini une bonne part de notre identité. C’est important de parler notre langue, je fais partie d’une génération où le niçois n’est plus la langue maternelle, ce qui n’était pas le cas de nos grands parents qui étaient parfaitement bilingues. Trilingues même puisqu’il n’y a pas si longtemps l’écrasante majorité de la population jonglait joyeusement entre le nissart, le français et l’italien. Je pense qu’être monolingue, c’est se couper de plusieurs réalités, c’est dommage. Si l’anglais est la langue de l’international, le nissart reste la langue du local. Les deux sont au moins aussi importantes. C’est formidable que de plus en plus de jeunes l’apprennent, les chiffres sont éloquents. Malgré tout, son enseignement au niveau scolaire reste difficile, beaucoup continuent de se battre au quotidien pour son développement.
5. Un truc à dire aux lecteurs de « Journal d’une niçoise » ?
Félicitations tout d’abord pour suivre ce blog qui est vraiment de qualité! Il montre qu’on peut être jeune, « moderne » 🙂 et être attaché à sa ville sans être caricatural!
Pendant longtemps, on avait presque honte de se sentir niçois, les temps changent heureusement et les clichés n’ont plus lieu d’être. Des endroits sympas s’ouvrent en ville, elle se rajeunie, beaucoup d’ « exilés » font le choix de revenir. Il y a encore beaucoup de travail mais Barcelone qui a retrouvé son identité et reste une des villes les plus sympas d’Europe nous montre l’exemple !
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Un très grand merci à Félix d’avoir pris le temps de répondre à ces 5 questions d’autant que je le sais très occupé.
Je vous invite vivement à aller vous ballader sur le blog LA COUNTEA, qui est LE blog du comté de Nice ou à rejoindre les presque 6000 fans de la page Facebook (et oui, ça force le respect!!).
A bientôt 😉
Une niçoise

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